Manu Collard a disputé les deux éditions des 24 Heures du Mans auxquelles la GT One était engagée. Malheureusement pour lui, la chance n’était pas vraiment de son coté. Il a aussi fait partie des pilotes qui ont eu la charge d’assurer son développement. L’homme qui repilotera « sa » voiture de l’époque lors de Le Mans Classic (6 au 8 julillet) nous livre ses souvenirs.
Quels souvenirs gardez-vous de la Toyota GT One?
« La voiture était fantastique, c’était une F1 carrossée. En endurance, je n’ai jamais roulé dans une aussi belle auto que celle-ci. C’était très différent de ce que j’avais pu connaître auparavant car c’était une voiture fermée, c’était vraiment la première auto où il y avait beaucoup de moyens mis en oeuvre pour que ça marche. »
Quel rôle avez vous tenu dans son développement en 1998 ?
« J’ai participé dès le départ au développement, c’était beaucoup d’essais sur l’endurance, la performance…J’étais plus du côté de l’endurance car je faisais partie des plus jeunes, tout ce qui était test de performance, c’étaient plutôt des gars, comme Martin Brundle, qui les faisaient, des pilotes qui avaient beaucoup d’expérience, en F1 notamment. Nous, on roulait plus sur les longues distances. »
Que retenez-vous de vos deux participations avec Toyota si vous deviez faire un parallèle entre 1998 et 1999 ?
« Malheureusement, ça s’est pratiquement passé de la même manière, on a fait beaucoup d’essais sans aucun problème et, à chaque fois que l’on est allé au Mans, on a eu une « merde » à un euro en plus ! Les deux années, nous avons eu des problèmes de boîte de vitesses, ce qui fait que nous avons été obligés de pousser comme des fous toute la course pour essayer de remonter et, par deux fois, Martin Brundle est sorti de la piste. Ce ne sont pas de bons souvenirs en course. »
Comme s’est passé l’inter-saison 1998/1999 : des améliorations ont été apportées à la voiture…?
« La voiture évoluait tout le temps car on roulait énormément. Je crois que l’on avait fait cinq ou six simulations d’endurance, plus une voiture affectée au développement, donc les choses bougeaient beaucoup. La voiture avait énormément progressé. »
Quels souvenirs gardez-vous de l’équipe et d’Ove Andersson ?
« Je n’ai pas beaucoup côtoyé Ove Andersson, à part pour discuter du contrat. Il venait au Mans, mais il n’assistait pas très souvent aux essais, je n’avais donc pas trop de contacts avec lui. C’était quelqu’un de très sympa. Pour l’équipe, c’était une usine à gaz, c’est surtout cela que je retiens. Il y avait beaucoup de monde, 90 personnes ou quelque chose comme ça, une super équipe avec les moyens qu’il faut. En même temps, quand c’est énorme comme cela, tu ne peux pas avoir les mêmes affinités que celles que tu as avec des équipes comme celle d’Henri Pescarolo où je connaissais tout le monde. Là, il y avait trop de monde. Ça reste vraiment un super souvenir, ce n’était pas mon premier contrat avec un constructeur car j’étais avec Porsche en premier, mais ça fait partie des grandes équipes dans lesquelles j’ai roulées.»
Photos Toyota Motorsport