Vingt ans après avoir roulé sur la Toyota GT One aux 24 Heures du Mans, Manu Collard a repris le volant du prototype conçu par André de Cortanze à l’occasion du Mans Classic. Dans le même temps, Henri Pescarolo a fait ses débuts sur la Pescarolo 01 de 2007, conçue elle aussi par André de Cortanze. Le pilote et son ancien patron d’équipe ont croisé le fer dans le plateau Global Endurance Legends qui n’était qu’une exhibition. Pas de chrono ni de podium en vue mais cela n’a pas empêché les deux pilotes de prendre du plaisir.
Aller à la rencontre des deux protagonistes à l’issue du roulage était une obligation. Trouver Henri Pescarolo n’est pas la chose la plus facile compte tenu des nombreuses demandes. C’est d’abord Madie, sa femme, qui nous a donné une première idée du roulage de son mari : « Cela fait bien longtemps qu’Henri n’avait plus pris autant de plaisir dans une voiture de course sachant qu’il pilotait pour la première fois sur circuit une auto qui portait son nom. Il s’est même bien amusé face à Manu. »
A près de 76 ans, ne croyez surtout pas que le recordman de participations, qui se remet d’une récente opération, allait jouer le touriste au volant d’un prototype Pescarolo.
« Je me suis arrêté au stand et au moment de reprendre la piste, j’ai vu La Pescarolo 01 devant moi », nous a confié Manu Collard. « Je me suis dit que son pilote était Jacques Nicolet (qui roulait également dans l’auto ce week-end, ndlr) car ça allait vite, très vite. J’ai suivi la Pescarolo 01 et à la sortie de la première chicane des Hunaudières, j’ai remarqué le casque vert d’Henri. Je me suis dit que quelqu’un avait pris son casque et que ce n’était pas possible. Je n’ai rien pu faire à la réaccélération. »
« Je me suis alors mis derrière lui pour le passer à la sortie de Mulsanne », poursuit Manu. « J’ai pensé qu’il allait me laisser prendre l’avantage mais rien… La suite, c’était à fond jusqu’à Indianapolis. J’ai tout de même réussi à le passer juste avant Indianapolis. J’ai halluciné car on parle tout de même d’une vitesse d’environ 320 km/h. » « En sortant de l’auto, je suis allé voir Henri », sourit l’ancien pilote Pescarolo Sport. « Il était tout content et me dit avec le sourire : « t’as vu, on s’est bien marré en piste. Le paddle shift, c’est génial. On t’a trop payé durant des années car la voiture était trop facile à piloter. »
Outre la petite bagarre avec Henri Pescarolo en piste, Manu Collard a retrouvé avec plaisir la Toyota GT One : « J’ai ressenti le même feeling qu’il y a vingt ans, aussi bien l’utilisation du moteur avec le petit trou, que les vibrations à l’intérieur de l’auto. Je me rends compte ici que la GT One a marqué son époque quand je vois le nombre de photos qui sont prises et les passionnés qui m’en parlent. »
Manu Collard va maintenant poursuivre sa collaboration avec JMB Classic sur une HPD ARX-03a ex-JRM Racing : « C’est une belle transition pour moi et un réel plaisir de piloter toutes ces autos. Cela me permet de faire du coaching dès que l’occasion se présente. »